Je suis récemment tombé sur un excellent article du très bon site carnetsrando parlant de ce mythique sentier Corse. Je vous le conseil vivement, c'est une excellente source d'information qui s'applique aussi à certaines autres randonnées.
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GR20 : du mythe à la réalité
Le GR20 est-il réellement le GR le plus dur d’Europe ?
Vous avez deux heures pour répondre. Ramassage des copies à l’issue.
Deux heures ? Mais c’est n’importe quoi, il y a trop de choses à dire
sur un sujet pareil ! Je vais donc devoir synthétiser pour vous donner
mon point de vue sur cet itinéraire qui déchaîne les passions, fait
couler beaucoup d’encre et promet encore de beaux jours aux couvertures
des magazines et aux reportages télévisés. Pour l’avoir à mon tour
parcouru l’été dernier, je peux aujourd’hui en parler en connaissance de
cause et, très objectivement, faire la part des choses entre le mythe
et la réalité. Un premier article introductif avant d’autres sujets un
peu plus spécialisés. C’est parti ?
Sur la 7ème étape, en-dessous du col de Muzzella, avec en face le lac de Capitello.
Ne nous mentons pas. Le GR20 c’est une
star. C’est probablement le seul GR dont le nom est connu de personnes
étrangères à la rando et à son jargon. Sans savoir ce qu’est un GR,
elles savent déjà qu’on parle d’un chemin engagé en Corse. «
Mais
oui, vous savez, ce truc super dur que font plein de gens en été. Oh la
la ils sont fous ! Mais pourquoi ils vont pas à la mer ?« .
Personne ne parlerait comme ça du GR5, encore moins du GR4, 6, 22 ou 76 !
Non c’est le 20. Il n’y – presque – que lui qui sort du lot et a droit
aux excès de la notoriété. Une notoriété d’un genre très particulier, un
peu fantasmée, souvent exagérée et poussée à l’extrême par le public et
surtout les médias, dont c’est un peu la poule aux oeufs d’or.
Dans l’univers de la randonnée, le GR20 fait davantage
office de Croquemitaine que de Père Noël. Il fait peur quoi ! Et c’est
toujours bon pour l’audience de jouer avec ce trait de caractère qui
fait vendre, ne nous en cachons pas !
Auréolé de titres tels que « GR le plus dur d’Europe », c’est devenu
plus un défi qu’on se lance pour se prouver des choses, une sorte
d’expérience initiatique dont la réussite sera mentionnée dans un CV,
qu’une itinérance classique qu’on parcourt la fleur aux dents. Plus
qu’un GR, c’est un adversaire avec lequel on engage une lutte
éreintante. Et, sur la ligne de départ, on peut à ce titre avoir la
surprise de trouver un public particulièrement hétéroclite. Ce qui fait
tout le charme et, parfois, l’absurdité, de ce GR pas comme les autres !
GR, MON BEAU GR, DIS-MOI QUI EST LE PLUS DUR ?
Le GR20 mêlant des profils et des
expériences aussi différents, il est logique que la nature des
comptes-rendus qui lui sont consacrés le soit également. Une personne
peu habituée à la montagne aura forcément des mots plus « What the
Fuck » qu’un randonneur familier de l’effort, endurci et à l’aise sur
terrain accidenté. Mais c’est finalement souvent les rapports les plus
« WTF » qui monopolisent le devant de la scène et captent l’attention.
Et le GR20 de s’entourer d’une dimension épique et redoutable,
facétieusement reprise et même, parfois, poussée à l’extrême par les
réseaux et les médias. En résulte, à mes yeux, une distorsion complète
de la réalité, quand bien même le GR20 réunit assez de critères pour
intégrer le rang des treks pas évidents.
Le mythe du GR20 a un peu tendance à occulter d’autres
itinéraires tout aussi respectables, en France, et davantage encore en
Europe. J’ai tendance à contester et combattre ce kidnapping médiatique
qui fait se braquer le feu des projecteurs sur la Corse en permanence
De là à en faire le monstre si souvent évoqué, il y a une distance
que je ne franchirai pas. Le GR20 n’est pas une randonnée facile, cela
est certain. Mais si elle est effectuée dans certaines conditions, elle
ne sera guère plus difficile qu’un GR54 (Tour de l’Oisans), qu’un TMB
(Tour du Mont-Blanc) ou que n’importe quelle grande randonnée alpine. A
ce titre, je pense que la HRP (Haute Route Pyrénéenne) distance de loin
la fameuse route corse en matière d’itinéraire technique et exigeant.
D’autant plus aujourd’hui depuis la fermeture du Cirque de la Solitude,
considéré auparavant comme LE morceau de bravoure du parcours. Etudions
donc ce GR dans un cadre normal de pratique.
Les paysages de la Corse du Sud, sur la variante du Monte Renose, pendant l’étape 11
LE GR20, VERSION CLASSIQUE
Le GR20 – de son véritable nom Fra Li
Monti – est une diagonale tracée à travers la montagne Corse, qui permet
de rejoindre Calenzana, en Balagne, à Conca, petit village postée
au-dessus de Porto-Vecchio, au sud-est de l’île. On peut considérer
qu’il se divise en deux parties distinctes : Corse du Nord et Corse du
Sud, séparées au niveau du col de Vizzavone, à peu près à mi-course de
l’itinéraire. La Corse du Nord est la plus redoutée. On y trouve les
sections alpines les plus engagées. La Corse du Sud déroule beaucoup
mieux. Si j’osais, je dirais même que l’identité guerrière du GR20 ne
s’est bâtie qu’avec deux ou trois étapes de sa première partie. Le reste
n’est que légende. Le parcours est donné en 16 étapes. Etrangement, on
entend beaucoup revenir en racontant qu’ils l’ont fait en moins que ça.
Nous verrons plus loin que cela joue forcément à le rendre plus
difficile qu’il n’est.
Le GR20, sans variante, sans doubler les étapes, sans
courir, sans sommet, c’est 16 étapes et 11500 mètres de dénivelé. Des
chiffres dans la moyenne des GR montagne équivalent
Sur les 16 étapes, seules deux dépassent les 1000 mètres de dénivelé.
Le dénivelé quotidien moyen est en réalité de 721 mètres. Déjà moins
impressionnant non pour un GR à la réputation d’ogre ? Le GR54, en
moyenne, tourne autour de 853 mètres par jour à titre de comparaison. Le
GR20 peut évidemment se parcourir en autonomie mais on peut également
profiter de refuge à chaque étape. Bref, pour résumer, si vous dormez
chaque soir en refuge, vous allégez votre portage journalier en portant
un sac à 10/12 kilos et vous aurez en moyenne 850m de dénivelé à
parcourir chaque jour, soit des étapes oscillant entre 4h30 et 8h
maximum (et exceptionnellement, en moyenne c’est 6h). Sur le papier,
donc, rien d’aussi exceptionnel que prétendu. Mais ça, bien sûr, c’est
la version « randonneur sage ». Si vous êtes un « randonneur pas sage »,
vous vous exposez potentiellement à des complications. C’est
précisément là que ça se corse, c’est le cas de le dire…
de haut en bas : sommet du Monte d’Oro, Lac de Nino, Brèche de Goria, Lac de Bellebone
LE GR20, VERSION FOU FOU
La vraie difficulté du GR20, 100%
spécifique à la Corse, c’est la chaleur. Une ennemie qui, certains
jours, peut devenir implacable. Et, le seul moyen de l’affronter – outre
beaucoup d’eau et un bon chapeau – c’est carrément de l’éviter. Pour ce
faire, le « GR20tiste » (oui c’est comme ça que ça s’appelle un
randonneur sur le GR20) sacrifie la grasse mat’ à un réveil aux aurores,
suivi d’un petit-déjeuner frugal – voire de pas de petit-dej du tout –
et d’un départ à la frontale. Et de petits points lumineux de s’éloigner
dans l’obscurité de la montagne corse comme un jour de départ vers le
sommet du Mont-Blanc… Conséquence directe de l’opération : on arrive au
refuge suivant entre 10h et 11h du matin. De là vous avez deux profils :
celui qui se dit « ça suffit pour aujourd’hui, je sors mon livre et mon
UNO et à demain » ; et puis il y a l’autre – une grande majorité – qui
se dit « merde mais qu’est-ce qu’on va faire jusqu’à demain ? ça va être
long… Et si on faisait l’étape suivante vu qu’on a six heures devant
nous ? ».
Il y a mille et une façon de pimenter le découpage
classique du GR20. Une valise d’options à ajouter pour se compliquer la
tâche. En fait, ce n’est pas le GR20 qui est si dur par nature. Ce sont
les choix du marcheur qui en élèvent la difficulté plus haute qu’elle ne
l’est déjà initialement
En se disant ça on a déjà oublié les raisons qui nous ont fait partir
en pleine nuit six heures plus tôt. Une amnésie assez amusante, souvent
contractée dans l’enthousiasme général de la grande aventure qu’on
s’apprête à vivre. Vous imaginez ? Vous allez doubler l’étape ! La
grande classe ! On sent qu’on fait partie d’une autre caste quand on
fait ça quand même. Celle des braves. Ou des grands malades. Ou des
inconscients aussi. Bref, c’est précisément à ce moment que le gentil
GR20, avec ses 16 étapes bien dessinées, commence doucement à se
transformer en engin de souffrance. Pour peu que vous le fassiez en
autonomie avec votre maison de 20 kilos sur le dos, y’a des chances que
vous finissiez par choper le ticket gagnant pour arriver à Conca sur les
rotules en bredouillant des mots confus parmi lesquels se distingueront
probablement les termes « enfer » ou « horrible ». Et je ne vous parle
même pas des impondérables météo – orages et compagnie – ou de
l’éventualité d’oser les variantes ou, mieux encore, de réaliser des
ascensions en chemin !
Etape 7 : début de ma variante personnelle pour l’ascension du Monte Rotondo. Au fond, le Monte d’Oro
LES FACTEURS AGGRAVANTS
Si vous êtes un randonneur habitué à l’itinérance et que vous
choisissez de faire votre GR20 sagement, en 16 jours, en refuges et sans
variante d’aucune sorte, vous ne devriez pas comprendre pourquoi tout
le monde parle de cet itinéraire comme d’un dragon céleste. Peut-être
même vous demanderez-vous si vous avez fait le même GR que ces gens ? En
revanche, voici, résumés, les cas de figure qui sont susceptibles de
faire de votre expérience sur le GR20 la plus inoubliable des aventures.
Celle-là même qui vous fera rejoindre le rang des grands excités qui, à
la simple prononciation du mot « GR20 », se mettent debout en hurlant
et en criant « il est trooooop dur ce GR, c’est le plus duuuuur du monde
et de l’univers » ! Ceci dit, ça fera toujours de sacrés foutus
souvenirs, il faut l’avouer !
LA PREPARATION
D’aucun trouveront peut-être ça
incroyable, mais il y a des gens qui prennent le départ du GR20 sans
avoir jamais vraiment fait de randonnée. Et encore moins de la montagne
ou de l’itinérance ! Comme moi, vous vous dites sans doute « mais non,
arrête David, c’est pas possible, tu nous racontes des fèves » mais pas
du tout ! Il faut le voir pour le croire. Je vous l’ai dit plus haut :
le GR20 c’est un peu comme la Vierge à Lourdes, c’est pour certains un
pèlerinage pour se libérer et se purifier. Il y a un certain côté
mystique derrière tout ça, comme si on allait être une autre personne en
arrivant à Conca. A condition déjà d’y arriver. Le manque de
préparation et d’expérience conduit à ce qu’entre 5 et 7 personnes sur
10 abandonnent au bout de seulement quatre jours… Moralité : le GR20 ne
s’improvise pas. Si vous voulez en garder un bon souvenir, préparez-vous
correctement. Et choisissez un autre itinéraire pour vos premiers pas
en trek montagne. Les Vosges ou le Jura, déjà, c’est pas mal !
LA NOURRITURE
C’est un des gros débats sur le web.
Comment gérer la nourriture sur le GR20 ? Il n’y a aucune solution qui
se démarque plus qu’une autre. C’est un peu comme ce problème de
mathématiques au collège que vous vous cassiez la tête à résoudre. Vous
vous souvenez ? Là ça serait quelque chose comme : « Jean part faire le
GR20 pendant 16 jours. Il doit manger trois fois par jour mais ne
dispose que d’un budget de 150 euros. Sachant qu’il ne veut pas que son
sac excède 18 kilos, comment fait Jean pour faire son GR sans tomber
d’inanition au bout de huit jours ? ». Les choix que vous ferez sur la
question de la nourriture décideront pour beaucoup de l’amélioration ou
de la dégradation de votre zone de confort. D’un côté on a l’autonomie
(presque) totale et quelques kilos supplémentaires dans le sac : car si
les refuges font épicerie, ne vous attendez pas non plus à trouver
l’équivalent d’un Carrefour Market ! De l’autre, on a le choix de ne
manger qu’en refuge. Choix qui allègera autant votre sac à dos que votre
compte en banque. Entre les deux, des compromis à faire. J’y reviendrai
dans un article parallèle, notamment sur comment faire son sac à dos et
qu’y mettre.
Sur le GR20, préparez-vous à nouer une relation très intime avec votre réchaud. Notamment à des horaires très matinaux !
LE CHOIX DE L’HEBERGEMENT
Les vrais, les purs, les durs ne se
poseront pas longtemps la question. Ce sera la tente. Tonnerre de Brest,
c’est l’aventure que diable ! Reste que l’aventure a un poids qui se
fait bien ressentir dans le sac. Et qui dit sac chargé, dit effort plus
compliqué. Ceux qui, précisément, veulent voyager léger, opteront pour
les nuits en refuge. Mais, dans ce cas, il faut le budget. Et aussi
savoir faire fi de la promiscuité, de la chaleur dans les dortoirs, des
ronflements, des lumières qu’on allume et des odeurs de camphre (dans le
meilleur des cas). En coupant la poire en deux, il y a aussi la
possibilité de réserver une tente. En l’occurrence des tentes Quechua 2
secondes, 2 ou 3 personnes. Un budget également. J’y reviendrai
également dans un autre article. Et on y parlera aussi de l’accueil
corse, très inégal et parfois juste totalement irrespectueux, voire
imbécile, vulgaire ou irresponsable.
LE RESPECT DES ETAPES
J’en parlais plus haut. Le tracé
d’origine du GR20, en 16 étapes, est à la portée de tout randonneur
habitué à la montagne. Le respect des étapes est donc la base pour
éviter de se retrouver « dans le rouge ». Mais peut-être que vous
n’aurez pas envie ou que vous n’aurez pas le temps, ou que vous ne
concevez pas le GR20 comme une balade de santé et qu’il devra donc
nécessairement être engagé et sportif. Bref vous allez vous retrouver
dans ce cas de figure où vous allez doubler, voire tripler pour les plus
intrépides, les étapes. L’acte en lui-même, ajouté à sa fréquence
(certain(e)s, compulsivement, ne peuvent plus s’empêcher de le faire une
fois qu’ils ont commencé) constitue l’une des circonstances aggravantes
majeures pour faire monter de plusieurs crans la difficulté du GR20.
Marche
matinale vers le col de Rapari, peu après le départ de la 12ème étape.
Et si on doublait l’étape aujourd’hui ? Non, faut pas, c’est pas bien ?
LES VARIANTES DU GR20
Les initiateurs du tracé ont eu la
brillante idée de proposer assez régulièrement des variantes à
l’itinéraire standard. Ces variantes, loin d’être là pour raccourcir le
parcours, invitent davantage à explorer les déclinaisons alpines de la
montagne corse. Outre donc allonger, pour la plupart, la durée de
l’étape, elles offrent également des traces aventureuses où disposer
d’un pied sûr est requis à certains endroits. Elles ajoutent également
du dénivelé en plus. Elles sont donc un facteur de difficulté
supplémentaire pour qui choisi de les intégrer à son parcours. Je les
évoquerai dans un futur post : je les ai toutes parcourues lors de mon
passage.
LES SOMMETS
Il pourrait vous venir à l’esprit de
profiter du GR20 pour réaliser l’ascension d’un ou plusieurs sommets
placés sur votre route, ou pas très loin. Ces ascensions sont
considérées hors GR. C’est du temps, du dénivelé et de la fatigue en
plus à ajouter au compteur final. Parmi les sommets possibles : le Monte
Cinto, la Paglia d’Orba, le Monte Rotondo, le Monte d’Oro, le Monte
Renoso et le Monte Incudine. En soi aucun de ces sommets n’est
techniquement très compliqué. En revanche les atteindre peut être long,
nécessiter un bon sens de l’itinéraire et, parfois, de savoir franchir
quelques petits pas d’escalade faciles. De quoi compliquer le cahier des
charges du GR donc… Encore un autre sujet d’article puisque je les ai
également tous faits !
La
Paglia d’Orba, probablement le plus majestueux des sommets corses. Un
must à faire absolument pour les collectionneurs de belles cimes.
LA SAISON
Certain(e)s font le choix de partir
assez tôt en saison. Pour éviter l’affluence et la chaleur surtout. Mais
attention à ne pas partir trop tôt en oubliant que la Corse est, malgré
sa position isolée en pleine Méditerrannée, un vrai territoire
montagneux. Et qui dit montagne dit neige et aussi froid. Et de la
neige, figurez-vous que vous pouvez en trouver bien tard encore sur la
partie nord du GR20. Ce qui peut bien compliquer la progression, voire
la rendre dangereuse. L’été, c’est le cagnard assuré. Si vous n’aimez
pas la chaleur, passez votre chemin : elle peut littéralement
transformer votre randonnée en cauchemar si vous l’attaquez
frontalement. Et rappelez-vous que la gestion de la chaleur s’accomode
mal d’un sac lourd. Et puis il y a les orages. Violents. Ils peuvent se
déclencher assez tôt, dès 13h parfois. Autant dire qu’à ce moment-là, il
faudra éviter de vous retrouver en altitude, sur des passages
techniques. Savoir éviter l’orage impose de savoir s’arrêter au bon
moment. Au final, l’automne semble être la période idéale pour faire le
GR20 : moins de monde, moins de chaleur… Mais aussi des ravitaillements
plus compliqués car il faut vérifier la période d’ouverture des refuges.
LE SENS CHOISI
Partir de Calenzana ou de Conca ? C’est
l’une des premières questions que vous vous poserez en préparant votre
périple. Les deux choix imposent deux démarrages sévères. C’est ensuite
que les différences apparaissent. Le Nord est beaucoup plus rude et
chargé en étapes lourdes. Le Sud est beaucoup plus « roulant ». On y
fait plus de distance que de dénivelé, même si celui-ci demeure présent.
On est quand même en montagne, quoi ! Démarrer par le sud, c’est le
choix des marcheurs qui veulent avoir le temps de s’échauffer. Démarrer
par le nord, c’est le choix de ceux qui préfèrent en finir tout de suite
avec les difficultés pour terminer plus tranquillement. A vous de voir
le profil qui vous ressemble le plus.
de
haut en bas : face au Monte Renoso et au lac de Bastani / environs du
refuge de Prati / Arête A Monde / Dans la descente de Foce Finosa, le
dernier jour
LA METEO
C’est, de cette liste, la seule variable
que vous ne maîtriserez pas. Comme sur n’importe quel autre GR – et
tout spécialement en montagne – une mauvaise météo rendra évidemment
votre expérience plus difficile. A mes yeux il n’y a que deux paramètres
à savoir contrôler pour limiter la casse : le choix de votre
équipement, qui vous permettra d’affronter la pluie et/ou le froid avec
plus ou moins de confort, et votre capacité à anticiper une mauvaise
météo. Parfois savoir s’arrêter plus tôt ou repartir plus tard vous
évitera bien des déconvenues. Le GR20 est un tracé qui ne s’accomode pas
d’une stratégie rigide. Il faut être en mesure de s’adapter et
d’improviser. Cette capacité à savoir déjouer la rigueur d’une
organisation qu’on croyait pourtant parfaite pourra vous éviter bien des
déboires sur le terrain.
CONCLUSION
La morale de cette histoire ?
Personnellement, je ne pense pas que le GR20 soit le « trek terrifiant »
évoqué par la presse et la rumeur publique. C’est juste un GR de
montagne qui nécessite de la préparation, de l’organisation et de
l’humilité. Vous n’êtes pas obligé de l’aborder sous l’angle de la
souffrance volontaire juste parce que c’est le GR20. Il présente
toutefois quelques spécificités qui imposent des contraintes plus que
n’importe quel autre GR. Mais gardez à l’esprit que ceux qui
entretiennent la légende sur l’aspect terrrrriiiiible du GR20 ont
probablement dû additionner plusieurs des facteurs aggravants énumérés
dans la liste ci-dessus. Le GR20 au final ? Ni plus ni moins qu’un GR de
montagne unique, atypique et exigeant qu’on a voulu faire passer pour
un monstre qu’il n’est pas. "
Jean-Marc Peretti
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